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[Chroniques teutoniques] L'Or du Rhin

Posté : Lun 23 Mai 2011 19:56
par Térence
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par Desdichado

en musique


Hlidskjalf. Il était assis sur son trône. Un immense siège de granit dont le dossier s’érigeait telle une stèle à près de quinze pieds de haut. Sur chaque accoudoir se trouvait un corbeau à la ramure d’un noir de jais qui croassait, jouant avec ses doigts et recouvrant ses pieds était allongé un loup. Mes pas résonnaient et à mon arrivée il redressa la tête. Il portait une longue barbe blanche et posa sur moi son regard intemporel. Son œil unique avait la couleur insondable des profondeurs marines. Son autre œil n’était plus qu’un trou béant qui n’arrivait pas à cicatriser. Il m’était impossible de soutenir ce regard de glace.
Baissant les yeux, mon attention se porta sur une magnifique épée, en appuie contre son trône. Balmung. Forgée dans un acier bleu, elle étincelait. Son pommeau était en rubis et de nombreux saphirs ornaient sa garde. L’Epée Légendaire des Héros.

« Te voilà enfin ! »
Je ployai le genou.
« Sais-tu où tu es ?
- Idavoll, en Asgard. Dans votre Demeure, Seigneur Odin.
- Et sais-tu pourquoi tu es ici ?
Je n’en avais pas la moindre idée …
- Non Seigneur.
- As-tu déjà entendu parler des Nornes ?
- Bien sûr, il s'agit des Tisseuses de destins …
- Elles sont capables de prédire toutes les destinées possibles, de chaque être vivant foulant l’un des Neuf Mondes, y compris nos propres destinées à nous, les Ases. Et leurs fils convergent tous inexorablement vers une même issue : la destruction d’Yggdrasil, l’Arbre-Monde et de tous les plans. Vanaheim sera détruit, tout comme Alfheim, Jötunheim, Muspellheim, Nidavellir, Niflheim, Svartalfheim mais aussi Midgard – et même Asgard ... Cependant il existe une toile, une unique toile, sur laquelle la tapisserie évoque un destin dans lequel un fragment de Midgard survivra au cataclysme. Les Dieux mourront en combattant les Géants, qui succomberont aussi. Les murailles d’Asgard seront pulvérisées et Gladsheim, Idavoll, Vingolf, Glitnir ne seront plus que des ruines. Quoique nous fassions, ce jour-là arrivera – nous le savons, et nous nous y préparons. Si je t’ai fait venir, c’est parce que ce fil dont il est question, c’est le fil de ta vie, Desdichado, le fil de ta destinée. Une destinée amenée à croiser plusieurs fois la nôtre avant Ragnarök.
Je ne comprenais pas un traître mot de ce que me disait Odin, bon sang ! qu’attendait-il de moi ?
« Sur l’infinité des destinés possibles, en fonction de chacun des choix que tu feras dans ta vie, il y en a une et une seule où tu réussiras, avec l’aide de quelques valeureux guerriers, à sauver ton peuple de la destruction de ton monde. Tu devras livrer de nombreux combats, tantôt contre d’autres peuples humains, tantôt contre des dragons ou des géants venus des autres plans – tantôt même contre des dieux. Parmi tous les choix que tu devras faire, il te faudra notamment choisir quelles divinités tu serviras, et en fonction de ces choix, alors nous serons peut-être amenés à nous revoir, voir même combattre côte à côte.
Combattre aux côtés d'Odin ?
- Mais … Une quantité effroyable de questions fusaient dans mon esprit, mais par laquelle commencer ? Pourquoi moi ? Pourquoi une telle destinée pour un simple mortel aussi insignifiant que moi ?
- Un simple mortel dis-tu ? Les Ases sont tout aussi mortels que les humains, il n’y a pas de « simple mortel » - sinon j'en suis un moi aussi. Mais pourquoi toi, je n’ai pas de réponse à cette question. L’Arbre-Monde offre un avenir différent et unique à chaque nouvelle naissance, et il t’a choisi toi. Certains de ces avenirs sont plus heureux que d’autres.
- Que dois-je faire ? Par où dois-je commencer ?
- Commence déjà par réunir sous une même bannière les meilleurs guerriers que tu rencontreras. Unifie tous les clans du Nord, dis leur ce qui les attend et rallie les à ta cause. Tu auras besoin de chacun d’entre eux, car c’est tous ensemble que vous triompherez. Ils doivent croire en toi et te faire confiance. Certains y perdront la vie. Ils doivent le savoir.
- Et ensuite ? Quel sera mon premier combat ?
- Sur Midgard, loin dans les terres, en plein cœur du Continent se trouve un fleuve immense appelé le Rhin. Réputé intraversable, tu trouveras pourtant au-delà de ce cours d’eau un joyau aux propriétés magiques. L’Or du Rhin comme le surnommèrent les Nains qui vivent sous les hautes montagnes de Germanie. Vous devrez mener de nombreuses batailles et les remporter, toutes en terres étrangères, car personne ne vous laissera vous emparer de cette merveille. Trouve-la, la suite s’écrira d’elle-même.
- Mais si ce fleuve est impossible à traverser comment puis-je me rendre sur l’autre rive ?
- Je suis persuadé que tu trouveras la solution.
- Et si j'échoue ? ...


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J’ai vu ensuite d’impénétrables forêts, si denses et si noires que la végétation n'avait probablement jamais vu la lumière du soleil. Des forêts maléfiques composées d'arbres dévastateurs capables de se mouver la nuit, emportant avec eux leurs ténèbres. Et des embuscades, et des attaques de camps en ces terres hostiles, et des places fortes assiégées par des centaines de trébuchets et de catapultes. J’ai aussi vu l’horreur et l’excitation des champs de batailles avec nos ennemis vaincus baignant dans leur sang. Des ennemis non humains … Et je l’ai vu lui aussi, majestueux et terrifiant. Le Rhin. Trop large pour qu’aucun pont ne puisse le traverser, et trop tumultueux pour espérer le pratiquer avec un navire. Je me suis alors réveillé en sursaut, le cœur battant la chamade et en nage.

J’avais rêvé, je le savais. Pourtant la présence d’un objet posé sur mon lit pouvait me faire douter du caractère purement onirique de mon escapade nocturne.
Balmung. L’épée d’Odin - avec ses rubis et ses saphirs.


C’était il y a plusieurs années. Depuis, j’ai réussi à convaincre tous les clans du Nord de se joindre à moi. Le premier à rallier notre cause fut les Wisigoths, menés par Nexus, roi des barbares. Le clan de la Grue lui emboita le pas, et les autres suivirent. McManus du clan McManus a même décidé de changer son tartan pour l'occasion. Ensemble, nous avons formé le Crépuscule des Dieux, avec les plus valeureux guerriers issus de chacun de ces clans, nous avons levé une armée en route pour la Germanie, à la recherche de l'Or du Rhin. La renommée de ces guerriers dépasse largement nos frontières et des noms comme Ricardos, Arachnea, Sectum, Scalou, le petit mage ou encore Khornsrot sont craints de tous au même titre que nos femmes guerrières. Les plus grands gestionnaires du nouveau Royaume du Nord comme Mektanes, Intendant ou Varzil nous ont également accompagné dans cette campagne lointaine et coûteuse.
Chemin faisant nous avons fait la connaissance d’autres combattants en quête de gloire ou d'amitié qui ont grossi nos rangs. Ils s'appellent Jefé, un habile mousquetaire à l’accent ibérique, Aetherion, Karazan et Polaris, des recrues prometteuses.

Et aujourd’hui, après de longs mois de voyage, je le vois enfin de mes propres yeux. Aussi majestueux et tumultueux que dans mon rêve, à la différence près que je connais la seule façon de le traverser.
« Faisons une halte ici mes frères et attendons l’arrivée de notre ami, Reivdraner. Le Seigneur-Dragon m’a promis de nous rejoindre, avec quelques unes de ses montures. »



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Re: [Chroniques teutoniques] L'Or du Rhin

Posté : Sam 4 Juin 2011 12:06
par Térence
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par Desdichado




Depuis notre arrivée en Germanie, le sang n’a cessé de couler. Nous n’avons pas connu une seule journée de repos. Certes nous le savions que cette campagne serait difficile et douloureuse – et nous nous y étions préparés, mais le rythme effréné des batailles que nous devons mener jour après jour commence à peser lourd sur nos organismes meurtris.

Au-delà du Rhin, nous nous sommes rapidement retrouvés face à dangers dont nous ne soupçonnions pas même l’existence. Arrivés sans terres et sans place forte où nous abriter, notre aventure commença en Rhénanie par de nombreux sièges sur les premières villes découvertes. Trébuchets, balistes et catapultes furent déployées et mitraillèrent jours et nuits leurs remparts. Et c’est non sans résistance qu’elles tombèrent entre nos mains, les unes après les autres permettant à certains guerriers de s’illustrer très tôt comme notre Espagnol, Jefé, ou encore le Seigneur-Dragon Reivdraner.
Mais l’Or du Rhin que nous étions venus chercher, nous le savions, ne se trouvait pas ici. Nous ne savions pas où le trouver – peut-être se trouvait-il dans la Saxe, fief des puissants Hellfire Torchforge ? Peut-être au Sud, caché dans l’un des merveilleux châteaux bavarois ou au cœur des profondes et ténébreuses forêts de la Bade.
Jamais nous n’imaginions ce que ces forêts devaient nous réserver …



Au Nord

Dake, Crane Clan et Norg avançaient à pas de géants vers le Nord, repoussant chaque jour un peu plus loin nos frontières grâce à la capture de cités Ravens, un clan de villages réunis sous une même bannière – celle de la Corneille.
Les cités tombaient, les unes après les autres et nous nous croyions déjà arrivés aux frontières de la Saxe lorsque nous découvrîmes, avec effroi, l’étendard des Feux de l’Enfer flottant au dessus des riches cités d’un certain seigneur MadRav. Un bourgeois ayant fait fortune en commerçant avec les démons dit-on …
En fait nous en étions encore loin de la Saxe, mais les démons Hellfire, sûrement déjà informés de notre rapide progression prirent possession des lieux de leur serviteur et décidèrent d’y installer un avant poste. Peut-être pour empêcher de progresser d’avantage ? … Ou simplement pour nous observer ? Probablement pour pouvoir rapidement contre-attaquer !
Qu’à cela ne tienne ! Puisqu’ils souhaitent voir de quoi nous sommes capables, nous leur en donnerons pour leur argent.

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Norg, Crane Clan, Sectum, Reivdraner et PetitMage étaient déjà partis assiéger chacun l’une des six cités de MadRav. Padmé quant à elle s’occuperait de la dernière - celle où serait rassemblée l’armée des démons.
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Son héros, le vieux général Old Desdi brilla à de nombreuses reprises, réduisant à néant à la seule force de ses stratagèmes tous les espoirs démoniaques de MadRav, et des Hellfire présents.
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C’est finalement Arachnea qui remplaça Padmé au pied levé et qui prit possession des lieux.
Dans la foulée, Niur s’attaqua à une forteresse située encore plus au Nord. Un ultime bastion avant d'entrer dans un monde de ténèbres. Une forteresse apparemment imprenable, telle Utgard.
Nous n’étions pas encore en Saxe, mais désormais nous savions que nous nous en approchions grandement !




Au Sud

Durant le même temps, Rocco, Jefé et Foxy s’illustraient en prenant le contrôle de nombreux territoires au Sud-Est de notre fief de départ. C’est Shotokhan, détentrice d’un merveilleux sphinx, qui en fit les frais en premier en perdant trois cités au détriment de nos trois guerriers.
D’autres combats amers suivirent plus au Sud, le long de la Rue Sésame. Rocco et McManus livrèrent de somptueux combats face aux armées livides des nécromants McJarred et Mostig mais durent rebrousser chemins suite aux assauts incessants de MuffMuff, Knoedel, et Damienne.

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Rocco VS Damienne

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McManus VS Kroemel

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McManus VS frurini


L’arrivée providentielle de Reivdraner et surtout Jefé permit de débloquer enfin la situation et de se rendre maître d’un sphinx supplémentaire.

Mais s’il est une chose que nous avons apprise depuis le début de cette campagne, c’est bien qu’il faut préférer les combats à terrain découvert, comme les plaines, aux rixes forestières. Les hauts épicéas, noirs comme le charbon, composant ce qu’on appelle la Forêt Noire sont tous animés par des maléfices immémoriaux et peuvent se déplacer, créant de vrais labyrinthes au sein de bois noirs comme l’ébène et de se refermer et se resserrer comme un terrible étau autour de ses occupants. Chaque jour la forêt est différente, et il est très facile de s’y perdre. Tout comme le temps, qui semble lui aussi s’y perdre …
C’est en tentant de la traverser – en vain - que nous avons découvert la présence des Aaskereia, un peuple malfaisant, mi-humain, mi-démon, adorateur de dieux païens, et viscéralement adepte de toutes formes de magies – de la plus noire à la plus destructrice. Ils pratiquent communément le sacrifice humain qui semble nécessaire pour leurs cultes shamaniques.
La Forêt Noire serait leur œuvre, ils contrôlent les arbres, leur croissance surnaturelle, et leurs agissements. A moins que cette forêt ne renferme justement les esprits de leurs croyances animistes et que ce soit elle qui leur procure leurs pouvoirs.


Plus encore que de la Saxe, le véritable danger viendra de là. D’un ennemi mystérieux que nous ne connaissons pas, et que nous apercevons tous depuis nos fenêtres.


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Re: [Chroniques teutoniques] L'Or du Rhin

Posté : Ven 10 Juin 2011 21:33
par Térence
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par Aniur


Toujours avide de nouvelles proies, Aniur L'Inquisiteur s'était une nouvelle fois aventuré par delà les frontières de l'Empire, avait dépassé les régions en conflit. Le chemin était long et sinueux, le risque grand mais le butin, il l'espérait, à la hauteur de ses péripéties. Les bruits fracassants de la destruction de l'avant poste Hellfire Torchforge résonnait encore dans son esprit. Rien que de penser aux effusions de sang, le tortionnaire jubilait. Cependant, s'il fut émerveillé pendant son voyage, ce fut par une tout autre raison.


La forêt dense de Saxe offrait des paysages époustouflant. Ses collines vertes et ondulantes, ses torrents limpides ou encore son ciel bleu azur, Aniur le sentait, cette région regorgeait d'endroits précieux. La faune abondante constituait un panel varié de menus de banquets, la flore pouvait ravir nos charmantes et intrépides guerrières et pourtant, rien n'était plus beau que ce moment magique:



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Longeant un torrent rapide, Aniur déboucha sur un lac. La rivière de montagne s'y jetait telle un enfant dans les bras de sa mère. Le remous était clair, le bruit de l'eau cristallin. De l'autre coté du lac trônait un château massif en pierre. La majesté de celui ci attira l’œil expert de l'Inquisiteur et il y reconnut une ancienne place forte abandonnée, probablement désertée après les ravages des Hordes Saxonnes. Malgré les ruines, celui ci restait encore une place forte sûre après quelques rénovations.
Accroupie au bord de l'eau, la Louve lapait tranquillement. Une oreille orientée vers l'Inquisiteur, celui ci n'était pas dupe, il était repéré. Néanmoins, l'attitude placide de l'animal l’intrigua. Continuant de l'observer, il ne remarqua pas la présence tapie derrière lui. Le bruissement de feuilles l'alerta trop tard, il avait déjà sombré dans l'inconscience.



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Lorsqu'il se réveilla, il était attaché à un arbre, la monture l'ayant réveillé par des coups de langue. La Louve regardait Aniur droit dans les yeux. Mal à l'aise, celui ci cherchait à comprendre mais ne craignait pas pour sa vie, il serait déjà mort si telle était l'intention de son assaillant. Se couchant à ses pieds, la Louve attendait le retour de celle qui la chevaucherait. Sombrant dans un nouveau sommeil sans rêve, Aniur se réveilla que tard la nuit. La lune éclairait le lac et seule la respiration lourde de la bête se faisait entendre par dessus les bruits d'eau. Reposant sa tête contre l'arbre, Aniur s'imprégnait de l'air ambiant, cherchant un moyen de se sortir de là. Quand soudain, un clapotis inhabituel vint perturber le rythme sonore. Dans les eaux du lac se dessinait une silhouette féminine. La sculpture parfaite du corps émerveilla l'Inquisiteur. Son cœur battait à tout rompre. Les reflets de lune brillaient sur sa chevelure dorée, la Vierge d'Odin était... Aucun mot ne suffirait pour décrire la beauté de la Valkyrie, Aniur n'en croyait pas ses yeux. Pareille splendeur pourrait nourrir les fantasmes les plus voluptueux, aucune imagination ne suffirait à dessiner pareille merveille.
L'Inquisiteur commença alors à délirer, plongeant ainsi dans des rêves indécents et brûlants. Sa tête l'accablait, son corps se tordait, des soubresauts l'animaient et finalement il perdit totalement connaissance.



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Lorsqu'il se réveilla, Aniur était détaché. La Louve couchée sur le flanc lui tournait le dos, seule la respiration de la bête lui indiquait qu'elle vivait. Se relevant faiblement, il s'approcha d'elle lentement. Celle ci était entrain d'allaiter. Le garçon émanait une aura mystérieuse, une aura que l'Inquisiteur connaissait déjà. Il l'avait ressentie auparavant lorsqu'il avait entre ses mains une des Larmes de la Déesse Asha. Ainsi était-ce le message? Aniur décida alors de recueillir le garçon. Le lendemain, la Louve avait disparu. Dépêchant un de ses éclaireurs, il somma à ses troupes d'investir la forteresse du lac et en souvenir de cette campagne victorieuse, Peniscope allait renaître. Cependant, le temps qu'arrive les bâtisseurs, Aniur eut le loisir de voir le garçon grandir quelques jours à une vitesse impressionnante. Rien qu'à la vue du visage du désormais jeune homme, l'Inquisiteur sentait que celui ci aurait fort à jouer dans la conquête de l'Or du Rhin. Le dénommé Foxy serait un des piliers de cette campagne. Bénéficiant de l'aura d'Asha, Aniur était convaincu qu'une fois encore il allait devoir réunir les Larmes de celle ci afin d’accéder aux Trésors cachés mais par dessus tout, Aniur espérait revoir la Valkyrie.


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Classement le 09/06/2011 à 1h30


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Re: [Chroniques teutoniques] L'Or du Rhin

Posté : Ven 2 Sep 2011 20:47
par Térence
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par Desdichado



La guerre faisait rage de toutes parts. Pas un front n’était épargné. Au Sud, les Kingz and Queenz avaient rallié les forces des malfaisants Aaskereia, le « sombre peuple » de la Forêt Noire et il n’était pas une journée sans que nous ne devions livrer bataille pour la défense de nos terres chèrement acquises. La forêt semblait d’ailleurs chaque jour se rapprocher de nous, et commençait à nous encercler, remontant dangereusement sur le flanc Est.
Au Nord nous continuâmes notre progression. La prise du Péniscope avait été un tournant décisif. Depuis que cette forteresse n’était plus aux mains des démons, ils se montrèrent beaucoup moins menaçant, nous permettant d’avancer de conquête en conquête.

Néanmoins il se passait quelque chose d’inquiétant dans cette région …
Plus nous montions au Nord-Est, et plus nous découvrions des terres dévastées, désolées et pillées. Les villages se faisaient rares et plus rares encore les âmes qui vivaient encore. Au détour d’une taverne encore quelque peu fréquentée, le propriétaire des lieux apprit à Foxy ce que nous redoutions tant. Tout ceci n’était pas l’œuvre des humains …

Des hordes de démons avaient récemment pris possession de toute la région et de toutes les places fortes autrefois construites pour la défendre. Nul ne sait d’où viennent ces démons mais d’aucuns prétendent qu’ils seraient tout droit arrivés de Sheogh – le plan sur lequel les démons furent jadis emprisonnés et retenus par de puissants sceaux magiques. Des brèches leur permettaient aujourd’hui de quitter leur monde. Et si l’Or du Rhin n’était pas étranger à cela ?

Ce sont eux que les êtres humains appelèrent Hellfire Torchforge, en référence à l’endroit d’où ils viennent. Ce sont eux contre qui nous livrâmes nos premiers combats autour de la citadelle du Péniscope, et ce sont eux que nous allions probablement à nouveau affronter en continuant à remonter.

Une forêt maudite et malfaisante au Sud, des démons au Nord … Jamais nous n’aurions cru devoir faire face à de telles menaces lorsque nous partîmes pour la Germanie. Et seul Odin savait quels autres dangers nous allions encore devoir affronter.

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Les combats continuaient et s’enchaînaient, sans relâche … Sans fin. Et malheureusement, malgré notre avancée notable nous n’apprenions toujours rien sur l’objet de notre présence ici. Cet artefact si mystérieux, au pouvoir forcément si grand.
Jusqu’à ce jour où le Khornsrot découvrit, dans les archives demeurées intactes d’une nécropole abandonnée dont il venait de prendre possession d’antiques manuscrits d’une valeur inestimables. Ce furent les premiers dont nous prîmes connaissances à évoquer le Corridor vers Sheogh, un étrange anneau étincelant et massif, fondu dans un or le plus pur et orné d’une perle de jais de laquelle irradierait une douce lumière noire. Cet anneau, porté par un guerrier suffisamment puissant pour contenir son pouvoir lui permettrait de faire apparaître sur Ashan les puissants démons de Sheogh, ô combien assoiffés de sang et de vengeance.
Le Corridor vers Sheogh était notre Or du Rhin et sans nul doute était-il aujourd’hui au doigt de celui qui dirigeait cette armée de démons.

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Foxy, et moi-même écumions les contrées voisines, à la recherche des précieux sanctuaires érigés pour Asha, Déesse Dragonne de la Vie. Ces sanctuaires renfermaient de rares reliques appelées larmes et qui confèrent un pouvoir sans cesse grandissant au peuple qui saura les mettre en harmonie dans différents sanctuaires. Foxy ramenait à lui seul quatre larmes. Moi j’en ramenais trois, et Norg, Reivdraner et Nexus une chacun.

Pendant ce temps Varzil encaissait bien et repoussait à lui seul d’innombrables assauts démoniaques. La nouvelle frontière qui se dessinait entre nos prises et leurs possessions se renforçait chaque jour, d’un côté comme de l’autre, les Seigneurs Démons venant en personne livrer bataille.
De notre côté Dake, Shinsei, LePetitMage et Ricardos vinrent prêter main forte à Varzil et apporter la force de frappe nécessaire pour annihiler enfin toute menace.

Loin d’abdiquer, les Hellfire dépêchèrent sur place leurs derniers renforts – et lui aussi, il vint … Lui qui dirigeait tous ces démons à distance, depuis son antre, le voilà qui allaient enfin prendre part au combat. Et nous offrir l’occasion tant espérée dont nous rêvions.

Il s’appelait Sorien, nul ne sait comment tout a commencé mais c’était bien lui qui était à la tête de la horde de démons venus de Sheogh.
Et il ne fallut guère de temps au colossal Ricardos pour trouver la faille dans la défense de Sorien, l’acculant dans les entrailles d’une antique forteresse naine, creusée à même un volcan. Répondant à l’appel de Ricardos, j’arrivais au galop. Les troupes de Sorien bloquées par les druides de Rico, tout allait se jouer maintenant.

D’un pas sûr, j’avançais dans les immenses couloirs de la forteresse. Je savais qu’il m’attendrait et je ne m’étais pas trompé. Je débouchais dans une salle immense, taillée à même la roche basaltique de la montagne. Une halle digne des plus belles d’Asgard, telle une cathédrale, avec d’innombrables cristaux créant une délicieuse lumière artificielle se diffusant dans toute la pièce. Et au centre de celle-ci, droit comme une colonne, le Maître des Démons. Sorien. D’une taille gigantesque, il semblait tout droit descendre des géants de Muspellheim. Il portait une armure faite d’écailles et de griffes de dragons noirs. Une armure qu’aucune arme de saurait transpercer, aussi aiguisé serait la lame ou perçante la pointe. Mais je souriais car je venais de comprendre.
Son heaume dissimulait totalement son visage. Il tenait des deux mains devant lui une magnifique épée. Deux mains non recouvertes d’armure qui n’avaient rien d’humain …
Et à son doigt miroitait l’Or du Rhin tel que je l’espérais. Il ricanait. Alors revinrent à moi les paroles d’Odin.

M’approchant de lui, je dégainai Balmung, l’épée d’Odin – épée qu’il m’avait lui-même confiée. Forgée par les plus grands maîtres forgerons nains pour le Dieu des Dieux, les runes magiques gravées sur sa lame la rendent incassable, impossible à ébrécher, et capable de pourfendre même la pierre la plus dure.

Le combat ne fut pas long en réalité, mais me parut durer une éternité. Balmung semblait agir de sa propre volonté tant son maniement était précis et efficace, néanmoins Sorien parait bien et ne fléchissait pas. Entre deux parades, alors que j’étais sur le point de lui porter un coup peut-être fatal, je vis l’éclat de son anneau redoubler, l’entourant d’un halo de lumière violette aveuglante comme issue d’une profonde améthyste. Me souvenant des pouvoirs supposés de l’artefact je me retournais brusquement, apercevant juste à temps une poignée de seigneurs des abîmes prêts à m’empaler sur leurs lances provenant des forges des enfers. Une étrange singularité derrière chacun d’entre eux déformait le voile de la réalité et par intermittence j’apercevais ce qui devait être les abysses de Sheogh.
L’effet de surprise raté, j’en vins facilement à bout et put en finir ensuite avec mon adversaire.
Sa dépouille gisant au sol, je retirais de son cœur la lame que je venais d’y plonger. J’en profitais aussi pour retirer son heaume. Si Sorien n’avait plus grand-chose d’un être humain, il en fut probablement un jadis. Ses mains, à la morphologie humaine étaient recouvertes d’une épaisse peau grisâtre. Ses doigts s’étaient allongés et s’achevaient par d’affreuses griffes.

D’un geste sec, je lui tranchai celui qui portait l’anneau et le lui retirai. Presque aussitôt la dépouille monstrueuse rétrécit, baignant dans le vide de son armure, pour reprendre une apparence humaine.
Une chevelure et une barbe rousse. De puissantes épaules et les yeux d’un bleu glacial. Aucun doute possible, Sorien était un guerrier du Nord. Un des nôtres …

Dans la paume de ma main, miroitait l’Or du Rhin. Il était somptueux et chaud malgré sa masse. Je sentis les battements de mon cœur s’accélérer. Je fixai cette pure merveille, pris d’une irrésistible envie de le passer à mon doigt.



EPILOGUE



Ils se trouvaient tous là, sur la rive d’un Rhin qu’ils devront à nouveau traverser pour rejoindre leur terre natale. Les dragons de Reivdraner attendaient, prêts à être montés. Aniur s’approcha du Desdichado, le regard plongé dans les eaux troubles du fleuve. Un Desdichado qui n’était plus celui qui avait précédemment effectué cette traversée.
« En es-tu sûr ? lui demanda-t-il. Penses-tu que tu dois vraiment faire ça ?
- Oui, il le faut.
- Mais Odin ne t’avait-il pas demandé de lui ramener l’anneau ?, insista l’Inquisiteur. »
Le Desdichado réfléchit quelques instants, se remémorant exactement les paroles d’Odin.
« Non. Il m’a dit que je saurais quoi en faire le moment venu. Je connais toute l’histoire de cet anneau. Toute la souffrance et la corruption qu’il a engendrées. Issu des profondeurs abyssales du fleuve, cet or d’une pureté inégalée a été forgé par le plus vil individu que les montagnes ont vu naître et cet être, à travers une puissante malédiction, a imprégné son oeuvre de toute sa haine. Odin ne veut pas de cet anneau. Tout comme il ne veut pas que je le possède, ni quiconque d’ailleurs. S’il nous a envoyé ici, c’était pour sauver la Germanie et probablement ensuite Midgard tout entier. Pour nous éprouver, pour savoir si nous étions à la hauteur de ses attentes. Tel était ce maigre fil du destin que les Nornes avaient tissé pour nous. Un fil bien fragile et qui ne demandait qu'à rompre. Pourtant il a tenu !
Regarde le Rhin. Regarde le ! Il réclame ce qu’il lui appartient. L’Or du Rhin doit revenir au Rhin.
»

Il prit son élan, banda son bras et lança l’artefact aussi loin que sa force le lui permit. Un terrible grondement se fit entendre au contact de l’anneau dans l’eau, comme un mugissement venu du fleuve lui-même. Et soudain ses eaux se calmèrent. Lui qui était si tumultueux et si violent devint en quelques instants si calme et si paisible. Le puissant Rhin venait de retrouver son joyau.
« Il est temps, allons-y ».
Chevauchant les montures du Seigneur Dragon, ils s’envolèrent haut au dessus du fleuve. Plus haut que les montagnes, si haut qu’ils purent apercevoir un bref instant les lointaines contrées où ils avaient combattu et la terrifiante Forêt Noire. Sauf qu’étrangement, à présent, cette forêt n’avait plus rien de terrifiant. Elle ressemblait à toutes les autres forêts. Ensuite ils ne se retournèrent plus et firent cap vers leur royaume du Nord où leurs aventures ne faisaient que commencer.




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